Marina Garlatti
EPFL Enoncé théorique - Atlas biopolitique de la Venoge, sous la direction de Paola Viganò
Lecture cartographique de la Venoge, énoncé théorique 2020-2021 en Master d'Architecture à l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) de l'Atlas biopolitique de la Venoge.
Nous ne pouvons envisager un projet de transition écologique sans mettre le vivant au coeur de la réflexion projectuelle urbanistique, dans une stratégie d’articulation entre un lieu de vie et un lieu de production. De nos jours, l’équilibre et la coexistence sont des enjeux qui se heurtent au rapport au contexte sociétal, au blocage des autorités, de la politique, ce qui implique de mettre en lumière le parallèle entre la lutte pour la survie de l’espèce humaine dans un scénario de catastrophe écologique et d’un point de vue technologique. L’objectif de cette recherche est de traduire la notion de biopolitique de Michel Foucault, dans le champ urbanistique à travers l’étude du cas de la rivière de la Venoge dans l’agglomération Lausanne-Morges. L’hypothèse étant, qu’à partir de l’observation des biopouvoirs qui s’exercent sur l’espace de cette rivière, il sera dès lors possible de trouver des pistes de projet de cet espace, renouvelant par ailleurs le regard des architectes-urbanistes. Un projet qui va au-delà des frictions entre volonté politique et action de terrain pour tendre vers une conciliation entre les différentes formes du vivant, dont l’Homme et la rivière. Créer un Atlas biopolitique de la Venoge aspire à rendre visible la rivière comme Sujet, comme entité vivante à part entière, et sa transformation sous l’effet des rationalités imposées par des pouvoirs qui se sont succédés, voire accumulés dans le temps.
EPFL Projet de Master - Radical Venobia, sous la direction de Paola Viganò
PDM 2021 en Master d'Architecture à l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL)
La potentialité de notre approche cartographique permet de se concentrer sur une expression de la narration du territoire, de sa complexité paysagère au sein d’une épaisse cartographie dense et descriptive, mais aussi de la notion de temps. Révéler la signification idéologique du paysage, vise à retracer la relation entre l’exercice du pouvoir assujettissant et la représentation du vivant en tant que Sujet.
Les interventions doivent être régies à échelle locale et du vivant, suivant un tracé et un but déterministe, rationnel. Il s’agit donc de rendre à la Venoge sa phénoménalité, son flux dansant, l’amplitude de ses comportements, et redéfinir les relations entre les objets de pouvoir et elle. Nous tiendrons compte, par une simulation 3D d’écoulement fluvial sur la topographie, des possibles scénarios qui existent. Le projet sera alors un nouveau scénario de coexistence extrême, de négociation pour l’existence de la Venoge dans sa phénoménalité.
La stratégie territoriale s’aborde par la déconcentration des flux problématiques. Choisir l’eau comme fil conducteur du projet relève du désir profond de relier la ville avec la nature. Le projet intervient à la fois dans une réflexion biopolitique et territoriale, mais également dans un récit à taille humaine, un lieu de vie non plus lié à la sécurisation, qui tient compte de la spatio-temporalité de la Venoge, une approche qui devient révélatrice et productive, mettant en lumière les contradictions invisibles du territoire assujetti.